[Histoire de relais] Le cor du postillon

Cor de postillon © photo Relais de Fontenay, DR.

D’après l’abbé de Brantôme (1535-1614), il est un des premiers à affirmer dans ses écrits que le postillon utilise un cor nommé « huchet » pour annoncer son arrivée au relais et prévenir le maître de poste qu’il doit se préparer à « accoustrer les chevaux ». Dans sa définition du postillon dans son Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et les arts, ouvrage posthume publié en 1690, Antoine Furetière (1619-1688) évoque un cornet, instrument du postillon qui « donne avis de son arrivée ». Au XVIIIe siècle, le cor est toujours d’usage au sein des services des postes, mais il est utilisé par les conducteurs de voitures de messageries. Dans son Voyage à Brumswick publié en 1789, l’écrivain allemand Joachim-Henry Campe (1746-1818) remarque que le postillon français ne porte pas de cornet, une réalité qui coïncide avec l’iconographie sur le sujet : les représentations du XVIIIe siècle ne montrent pas de postillon utilisant le cor, il est désormais utilisé par les postillons d’outre-Rhin et au-delà de la Manche. Symbole du système postal, on retrouve néanmoins le cor postal sur les insignes d’uniformes, sur les boîtes aux lettres et sur les logotypes de plusieurs administrations postales comme celle de la Deutsche Post en Allemagne ou des anciens PTT suisses. En Norvège, son nom a été donné à une série de timbres-poste d’usage courant créée en 1871 et qui a perduré jusqu’en 1991 !

Pour la petite histoire, le cor de postillon a aussi été utilisé pour des œuvres musicales. Notamment par Johann Beer (1655-1700), dans son Concerto a 4 pour Posthorn ou Jagdhorn. Bach, Vivaldi ou encore Haendel ont également été inspirés par cet instrument. On retiendra surtout que la sérénade n°9 en ré majeur KV 320 écrite par Wolfgang Amadeus Mozart à Salzbourg en 1779 a pour nom « Posthorn » ou « Cor de postillon »… [à suivre].