Les correspondances de Leopold [3]

Leopold Mozart par Pietro Antonio Lorenzoni (1721-1782)

« […] Une commodité non négligeable à Paris est-ce que l’on appelle la petite poste, par laquelle je peux envoyer toute la journée des lettres dans toutes les rues de Paris et en recevoir. Cela est d’autant plus nécessaire que l’on met parfois une heure et plus pour se rendre en certains lieux ; comme l’on paye 25 sols pour la première heure et 20 sols pour chaque heure supplémentaire, on risquerait de dépenser par trop d’argent, au risque de ne rencontrer finalement personne ; c’est pourquoi on a l’habitude de s’aviser mutuellement auparavant, grâce à la petite poste. Le moyen de transport dont je viens de parler est le fiacre, misérables voitures qui portent un numéro, afin que l’on sache qui nous transporte. Il y a aussi des carrosses de remise qui sont très chers. Mais j’ai déjà dû en prendre un trois fois pour entrer dans la cour des grands princes, car les fiacres ne sont pas autorisés à le faire et doivent attendre dehors. On doit louer ces carrosses pour toute la journée et payer 12 livres ou 2 Kronthaler, et donner en plus un pourboire…  ».

Extrait d’une lettre datée du 8 décembre 1763 et postée de Paris pour Salzbourg, écrite par Leopold Mozart à Lorenz Hagenauer [suite et fin]. Édition chez Flammarion par Geneviève Geffray.