Notes sur Fontenay-sur-Loing (suite)

Le Loing et la Vieille Poste © Coll. Relais de Fontenay, DR.

Deux anciennes familles – L’ancienne et la nouvelle de Paris – Au XVIIe siècle, deux familles importantes habitaient Fontenay : les Lofficial et les Desprez de Grand’Maison.

Aux Lofficial appartenait tout l’espace compris selon la toponymie actuelle entre : au Nord le ru Saint-Victorin, au Sud la rue de l’église, à l’Ouest les avenues de la Libération et de la République, enfin à l’Est : le chemin du lavoir et ce qui fut la place de l’église. Situation établie devant Maître Jomat, notaire à Ferrières entre 1660 et 1700 environ.

Quant aux Desprez de Grand’Maison alliés aux Desprez seigneurs de Préfontaines, ils occupaient un manoir face au Loing, à « une portée d’arquebuse de l’église » nous apprend Dom Morin. Son dernier propriétaire, Edmée Desprez dont les deux vieilles tantes célibataires se sont ruinées pour lui acheter un régiment, le vendit vers 1700 lorsque la vieille route postale par Château-Landon et Préfontaines fut abandonnée pour « le grand chemin de Nemours à Montargis » (actuelle N. 7 dans son tracé avant la dernière guerre, car elle fut déviée après 1945 pour éviter 2 passages à niveau). Le relais de poste de Fontenay remplaçant celui de Préfontaines fermé, s’installa dans ce manoir et ses dépendances sous la direction de maître Nicolas Petit. Il comprenait le relais lui-même (le n°16 de l’avenue de la Libération correspond à l’ancienne ferme du relais ; le n°14 – objet du présent projet – correspond à ce qui était la maison personnelle du maître de poste et à l’écurie qui venait jadis jusqu’au grand chemin), un hôtel – l’Écu de Fontenay (aujourd’hui le n°12) et une auberge pour les rouliers (n°10). C’est l’ensemble de ces quatre maisons qui constitue le lieu-dit « la Vieille Poste ».

L’installation d’un relais de poste changea les activités des habitants. De mariniers et pêcheurs, ils devinrent postillons, palefreniers, charrons, bourreliers, maréchaux-ferrants, etc. pour les besoins de la Poste aux chevaux et la population augmenta.

Le chemin de César – Il faut encore signaler comme souvenir historique que, sur le territoire de la commune, dans la vallée de la Cléry, de l’autre côté de la colline qui domine à l’Est le village, existe toujours un chemin, moitié sur Fontenay, moitié sur Ferrières qui a gardé son nom sur son tracé Ferrièrois, mais que Fontenay a débaptisé en l’appelant « chemin de la Cléry ». Son vrai et ancien nom est « chemin de la Chaine » et évoque le passage de la « chaîne » des forçats menés aux galères depuis Paris (exactement Bicêtre) jusqu’à Toulon. Ce Chemin étant parallèle à la route postale au moins de Dordives à Montargis, était utilisé pour éviter d’encombrer la route postale et de faire traverser les villages par cette misérable chaîne. Le lieu-dit « Maison Rouge » a dû avoir autrefois une auberge formant un lieu d’étape et de repos pour les forçats et leur escorte. Le nom de « Maison Rouge » en est une preuve.

© 1983 Madeleine Fouché, DR.